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LE DJIMBILISME FACE AUX DOCTRINES POLITIQUES :
LA NAISSANCE D’UN NOUVEAU CHEMIN AFRICAIN
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AVANT-PROPOS
Il arrive un moment dans l’histoire des peuples où les doctrines qui les ont guidés cessent d’être capables d’éclairer leur chemin. Les idées qui semblaient éternelles montrent leurs limites. Les modèles qui hier paraissaient solides se fissurent. Les illusions se dissipent. Les grands récits importés d’ailleurs deviennent des carcasses vides, incapables de traduire les aspirations locales.
L’Afrique traverse précisément ce moment.
Après soixante ans d’indépendance formelle, le continent demeure prisonnier de cadres politiques façonnés par d'autres civilisations : le libéralisme politique venu d’Europe occidentale, le socialisme inspiré du bloc soviétique, le capitalisme né des révolutions industrielles étrangères, les nationalismes copiés des guerres européennes, et parfois des retours nostalgiques à un traditionalisme incapable de répondre aux défis technologiques et géopolitiques du XXIᵉ siècle.
Face à ces modèles globalisés, parfois imposés, parfois adoptés sans la profondeur nécessaire, un nouveau besoin se fait sentir : la naissance d’une pensée politique africaine endogène, moderne, assumée, enracinée et futuriste.
Le Djimbilisme s’inscrit dans ce souffle.
Ce n’est ni un anachronisme, ni une simple doctrine parmi d’autres : c’est une architecture de souveraineté pensée pour accompagner l’Afrique dans la grande transition mondiale. C’est une philosophie d’action, un cadre d’analyse, un levier de mobilisation citoyenne et un outil de réinvention institutionnelle.
Le Djimbilisme part d’une intuition simple :
👉 Un continent qui n’invente pas sa propre pensée politique reste condamné à subir la pensée des autres.
Ce chapitre a pour objectif de présenter le Djimbilisme en le confrontant aux doctrines qui ont dominé l’histoire politique du monde — non pour les dénigrer, mais pour montrer en quoi elles ne suffisent plus, et comment un modèle africain peut enfin émerger.
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INTRODUCTION : L’AFRIQUE À LA CROISÉE DES MONDES
L’Afrique du XXIᵉ siècle est un continent paradoxal :
• jeune mais gouverné par des systèmes vieux ;
• riche mais appauvri par les chaînes de valeur mondiales ;
• dynamique mais enfermé dans des cadres mentaux hérités de la colonisation ;
• connecté mais politiquement fragmenté ;
• traversé par des potentiels gigantesques mais gouverné par des règles pensées pour d’autres sociétés.
Les systèmes politiques actuels lui imposent une vision du monde où l’Afrique est un acteur secondaire. Or le monde change brutalement :
• révolution numérique,
• réorganisation des blocs géopolitiques,
• intelligence artificielle,
• compétition énergétique,
• enjeux alimentaires,
• montée de l’Asie,
• fin de la domination intellectuelle occidentale.
Dans ce tumulte, les nations qui avancent sont celles qui créent leur propre cadre mental, leur propre modèle, leur propre boussole.
L’Afrique ne peut plus naviguer avec des instruments empruntés.
C’est dans ce contexte que le Djimbilisme se présente comme :
✔ une pensée d’émancipation,
✔ une méthode de transformation nationale,
✔ un projet civilisationnel,
✔ une remise du citoyen au centre du processus politique,
✔ une refondation de la souveraineté africaine.
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PARTIE I — LA CRISE DES DOCTRINES POLITIQUES CLASSIQUES EN CONTEXTE AFRICAIN
1. Quand les modèles importés deviennent des cages
Depuis les indépendances, les pays africains ont tenté d’appliquer des doctrines qui n’ont jamais été conçues pour leurs réalités démographiques, sociales ou économiques.
Cette adoption sans adaptation a produit trois effets majeurs :
1. Des systèmes hybrides incohérents, mélange de traditions locales, de procédures occidentales et de structures coloniales conservées.
2. Des citoyens passifs, spectateurs d’un jeu politique qu’ils ne comprennent pas ou ne contrôlent plus.
3. Une élite mimétique, formée dans les références européennes ou américaines, coupée des peuples et des urgences locales.
Les doctrines importées n’ont pas échoué parce qu’elles sont mauvaises, mais parce qu’elles sont étrangères à l’écosystème africain.
2. La démocratie libérale : un rituel sans transformation
La démocratie libérale a apporté l’espoir d’une société ouverte. Mais appliquée sans fondation citoyenne solide, elle s’est transformée en un rituel électoral vide, où :
• voter n’a pas mené à l’amélioration des conditions de vie ;
• les institutions n’ont pas réussi à contenir la corruption ;
• les partis se sont fragmentés en tribus politiques ;
• le citoyen est devenu un spectateur.
La démocratie est devenue un théâtre : les élections sont la pièce ; le peuple, le public ; les élites, les acteurs.
3. Le socialisme : un idéal noble, une réalité paralysante
Les socialismes africains étaient nourris de rêves de souveraineté économique et de justice sociale. Ils ont permis une cohésion nationale au début, mais ont fini par créer :
• des bureaucraties lourdes ;
• des inefficacités énormes ;
• un étouffement de l’initiative individuelle ;
• une dépendance accrue à l’État.
4. Le capitalisme : entre opportunité et prédation
Le capitalisme aurait pu être une formidable opportunité pour libérer l’énergie entrepreneuriale africaine. Il s’est transformé en une machine d’extraction où :
• les multinationales contrôlent les secteurs stratégiques ;
• les ressources quittent le continent plus vite qu’elles n’y entrent ;
• l’économie locale est étouffée par la concurrence internationale.
5. Le nationalisme : énergie puissante mais parfois destructrice
Le nationalisme africain a permis les indépendances. Mais il a aussi engendré :
• des replis identitaires,
• des conflits internes,
• une vision passéiste de l’identité nationale.
6. Le traditionnalisme : une sagesse qui ne suffit plus seule
Les systèmes coutumiers transmettent des valeurs essentielles : respect, solidarité, cohésion. Mais ils ne peuvent :
• gérer la complexité technologique,
• répondre aux défis numériques,
• négocier dans l’économie mondiale.