LA NAISSANCE DU DJIMBILISME 1. La rupture avec l’imitation : l’Afr



LA NAISSANCE DU DJIMBILISME

1. La rupture avec l’imitation : l’Afrique doit redevenir source et non simple réceptacle

La naissance du Djimbilisme part d’un constat que tout Africain perçoit intuitivement, même sans le formuler : le continent fonctionne encore dans un logiciel politique qui n’est pas le sien. On copie des constitutions, on imite des institutions, on singe des modèles économiques. Les programmes politiques ressemblent à des photocopies de photocopies, tellement éloignées des réalités qu’elles en deviennent presque folkloriques.

La rupture djimbiliste consiste à dire ceci :

on ne développe pas un continent sur des idées importées comme des vêtements prêts-à-porter.

Un système politique est une création culturelle. Une culture, ça ne s’importe pas. Ça se vit, ça se produit, ça se transmet, ça se réinvente.

Le Djimbilisme naît donc d’un refus : le refus de continuer à fonctionner avec des outils conceptuels taillés pour d’autres civilisations. Et d’une ambition : créer enfin une pensée politique africaine contemporaine qui ne soit ni folklorique, ni nostalgique, ni subalterne.

C’est une philosophie de réappropriation.

2. Un contexte historique propice à l’émergence d’une nouvelle doctrine

Si le Djimbilisme avait tenté d’apparaître dans les années 1970, il aurait été écrasé par la logique de blocs : l’Est, l’Ouest, ou rien.

S’il avait émergé dans les années 1990, il aurait été étouffé par la vague du néolibéralisme triomphant.

Mais aujourd’hui, le terrain est mûr :

• L’ordre mondial est fragmenté.

• Les certitudes idéologiques ont explosé.

• Les modèles dominants montrent leurs fissures.

• Les sociétés africaines sont jeunes, connectées et désireuses de souveraineté.

• Les citoyens comprennent mieux les jeux d’influence et les dépendances.

• La technologie redistribue les cartes plus vite que les diplomates ne peuvent les recalculer.

L’Afrique n’a jamais eu une fenêtre de tir aussi favorable pour formuler un modèle politique moderne, original et crédible. Le Djimbilisme émerge comme une réponse à cette conjoncture mondiale où tout est à repenser.

3. Le Djimbilisme n’est pas une idéologie : c’est une architecture

Les vieilles doctrines politiques fonctionnaient comme des dogmes :

« Voilà la vérité. Voici le monde. Voilà comment vous devez penser. »

Le Djimbilisme refuse ce format.

Il ne cherche pas à devenir une religion politique.

Il se présente comme une architecture souple, évolutive, pragmatique.

Il ne dit pas :

« Voici le monde tel qu’il doit être. »

Il dit :

« Voici comment construire un monde capable de servir nos besoins et nos ambitions. »

Autrement dit :

moins une idéologie fermée, plus une méthode.

Moins un discours, plus un cadre.

Moins un catéchisme politique, plus une boîte à outils civilisationnelle.

Le Djimbilisme épouse les dynamiques contemporaines : un monde liquide, instable, incertain, où seules les sociétés qui savent s’adapter survivent.

4. Les trois révolutions fondatrices du Djimbilisme

Le Djimbilisme ne vient pas remplir les cases d’un tableau idéologique. Il part de trois révolutions fondamentales, absentes des doctrines classiques.

4.1. La révolution cognitive : libérer l’esprit avant de réformer les institutions

Aucune transformation politique sérieuse ne commence par les lois.

Certaines nations adorent réécrire leurs constitutions tous les cinq ans, comme si cela allait magiquement changer la vie des citoyens. C’est une illusion.

Le Djimbilisme dit l’inverse :

un peuple ne change pas parce qu’on change ses règles, mais parce qu’on change sa manière de penser.

C’est ce que le Djimbilisme appelle la souveraineté cognitive.

Trois piliers la structurent :

1. L’éducation citoyenne profonde, qui apprend à penser stratégiquement, à comprendre les enjeux, à reconnaître les manipulations.

2. La lucidité historique, qui permet de comprendre pourquoi les dépendances existent encore.

3. La maîtrise informationnelle, pour naviguer dans un monde de propagandes, d’algorithmes et de narratifs imposés.

Cette révolution cognitive transforme le citoyen africain de spectateur en acteur. Et sans acteur, aucune démocratie ne tient.

4.2. La révolution citoyenne : redonner le pouvoir au peuple sans tomber dans le populisme

Le Djimbilisme rejette l’idée que le peuple a uniquement un rôle tous les cinq ans.

Il exige une citoyenneté active, continue, exigeante.

Le citoyen djimbiliste :

• vote, mais surtout surveille ;

• soutient, mais surtout questionne ;

• s’indigne, mais surtout propose ;

• critique, mais surtout contrôle.

On passe ainsi de la démocratie représentative à ce que le Djimbilisme appelle la démocratie de vigilance, une démocratie où les dirigeants ne se cachent pas derrière leurs mandats pour échapper à l’évaluation.

4.3. La révolution de souveraineté : reconstruire une autonomie réelle, pas décorative

Beaucoup de pays africains ont des drapeaux, des hymnes et des présidents.

Mais leur souveraineté réelle est faible :

• économique,

• technologique,

• institutionnelle,

• monétaire,

• informationnelle.

La souveraineté djimbiliste est intégrale : un État qui ne maîtrise pas sa technologie n’est pas souverain ; un peuple qui ne maîtrise pas son système éducatif n’est pas souverain ; une économie dépendante d’intérêts extérieurs pour survivre n’est pas souveraine.

Le Djimbilisme vise donc une refondation profonde, pas un replâtrage institutionnel.

5. La philosophie centrale : remettre l’humain compétent au cœur du politique

La plupart des doctrines politiques parlent du peuple, de la classe ouvrière, du marché, de la nation, de la communauté.

Rarement elles parlent de l’individu compétent, celui qui comprend, qui agit, qui améliore son environnement.

Le Djimbilisme insiste sur :

• le leadership éthique,

• la compétence,

• la responsabilité,

• l’amélioration continue,

• l’excellence.

C’est une doctrine qui refuse la médiocrité, surtout dans la gestion publique.

Un pays qui tolère l’incompétence n’a pas besoin d’ennemis extérieurs pour s’effondrer.

6. Le citoyen djimbiliste : un nouveau type d’Africain

Le Djimbilisme n’est pas seulement un système : c’est une anthropologie, une vision de ce que doit être l’être humain africain du futur.

Le citoyen djimbiliste est :

• lucide,

• informé,

• responsable,

• ancré dans ses valeurs mais ouvert à la modernité,

• souverain dans sa pensée,

• engagé dans son environnement,

• capable de réfléchir sur les enjeux du monde.

Ce n’est pas un individu parfait, mais un individu en mouvement, conscient que la transformation politique commence par lui.

7. Une doctrine née de l’observation, pas du rêve

Les doctrines classiques sont souvent nées de grandes abstractions théoriques.

Le Djimbilisme naît, lui, de l’observation pratique du continent :

• pourquoi certains pays restent bloqués ?

• pourquoi les élites et les masses vivent dans deux mondes séparés ?

• pourquoi les institutions n’arrivent pas à se purifier ?

• pourquoi les citoyens se sentent impuissants ?

• pourquoi les modèles importés ne fonctionnent pas comme prévu ?

C’est une doctrine qui ne cherche pas à bâtir un paradis imaginaire.

Elle part du réel, du terrain, des impasses, des énergies, des ambitions, des erreurs.

8. Une pensée faite pour la modernité technologique

Le Djimbilisme comprend que la politique du XXIᵉ siècle se joue aussi :

• dans les réseaux sociaux,

• dans les algorithmes,

• dans la cybersécurité,

• dans la maîtrise des données,

• dans l’intelligence artificielle,

• dans la souveraineté numérique.

Aucune doctrine classique n’a été conçue pour ce monde-là.

Le Djimbilisme, lui, s’y inscrit dès l’origine.

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