🌍 COMESA : De la Zone d’Échanges Préférentiels à un Marché C



🌍 COMESA : De la Zone d’Échanges Préférentiels à un Marché Commun — Enjeux, Faiblesses et Solutions Djimbilistes pour une Intégration Économique Endogène et Durable

Le Marché Commun de l’Afrique Orientale et Australe (COMESA) est aujourd’hui l’un des piliers de l’intégration continentale, couvrant 21 États parmi les plus stratégiques et dynamiques du continent — de l’Égypte au Zimbabwe, des Seychelles à la RDC. Mais derrière l’ambition d’un marché unifié se cache une réalité complexe, marquée par des succès incontestables mais également par des limites structurelles qui freinent le véritable décollage économique de la région.

Ce blog propose une analyse complète de la genèse, de l’évolution institutionnelle, des faiblesses, mais surtout une feuille de route djimbiliste, fondée sur l’innovation institutionnelle, le financement endogène et l’intégration guidée par les Africains eux-mêmes.

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1. Genèse du COMESA : De la ZEP au Marché Commun

Le COMESA prend racine dans la Zone d’Échanges Préférentiels (ZEP) établie en 1981. Celle-ci visait à réduire les droits de douane et stimuler le commerce régional. Cependant, les États membres réalisent rapidement que les préférences tarifaires ne suffisent pas à créer un véritable espace intégré.

➡️ Le 8 décembre 1994, la ZEP se transforme officiellement en COMESA, marquant le passage :

• d’une coopération commerciale limitée

→ à une vision ambitieuse d’intégration économique complète.

Le siège est établi à Lusaka, au cœur de la zone, où opère le Secrétariat, véritable moteur de la coordination régionale.

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2. Objectifs Stratégiques : Vers un Marché et une Union Économique

Les objectifs du COMESA reflètent la volonté d’approfondir l’intégration :

🔹 1. Création d’un Marché Commun

Suppression des barrières tarifaires et non tarifaires ; libre circulation des biens, services, capitaux et personnes.

🔹 2. Union Douanière

Mise en place d’un Tarif Extérieur Commun (TEC).

🔹 3. Développement Économique Durable

Intégration économique au service de la réduction de la pauvreté.

🔹 4. Harmonisation des Politiques Macroéconomiques

Préparation à long terme d’une union monétaire.

🔹 5. Paix et Sécurité Régionales

Stabilité indispensable à l’investissement et au commerce.

🔹 6. Infrastructures Régionales

Transport, énergie, connectivité numérique — les fondations d’un marché intégré.

🔹 7. Compétitivité des Entreprises

Renforcement des chaînes de valeur régionales et de l’industrialisation.

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3. Membres du COMESA : Une Diversité au Service du Potentiel Régional

Le bloc compte 21 États membres, couvrant l'Afrique de l'Est, australe, centrale et une partie de l'Afrique du Nord.

Membres : Burundi, Comores, RDC, Djibouti, Égypte, Érythrée, Éthiopie, Eswatini, Kenya, Libye, Madagascar, Malawi, Maurice, Ouganda, Rwanda, Seychelles, Soudan, Tunisie*, Zambie, Zimbabwe.

(*Selon les périodes d’adhésion/gel administratif.)

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4. Réalisations : Des Progrès Concrets à Valoriser

✔️ Zone de Libre-Échange (ZLE) — depuis 2000

Suppression des droits de douane entre pays participants → augmentation du commerce intra-régional.

✔️ Facilitation du Commerce

• Système harmonisé ASYCUDA

• Carte Jaune COMESA pour l’assurance automobile transfrontalière

• Harmonisation douanière progressive

✔️ Financement Développemental

La Banque TDB (Trade and Development Bank) finance des infrastructures, le commerce et l’investissement privé.

✔️ Infrastructures Régionales

Développement des corridors commerciaux :

North-South, Djibouti-Addis Abeba, Bangui-Kisangani, etc.

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5. Faiblesses Structurelles : Les Obstacles qui Freinent la Vision

Malgré ses avancées, le COMESA reste paralysé par plusieurs faiblesses majeures :

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❌ 1. Chevauchement des Organisations (Overlapping Memberships)

Les États appartiennent simultanément à la CAE, SADC, IGAD…

→ Policies conflictuelles

→ Double cotisation

→ Fragmentation des efforts

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❌ 2. Barrières Non Tarifaires Persistantes (BNT)

Corruption, lenteurs douanières, absence de guichets uniques, normes non harmonisées.

→ Coûts de transaction élevés

→ Faible compétitivité des entreprises

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❌ 3. Retards de l’Union Douanière

Divergences d’intérêts nationaux…

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❌ 4. Gouvernance et Mise en Œuvre Faiblies

Capacités institutionnelles limitées et manque de volonté politique réelle.

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❌ 5. Vulnérabilité Économique

Économies peu diversifiées → dépendance aux matières premières.

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❌ 6. Instabilité Sécuritaire

Conflits, insécurité transfrontalière, terrorisme → entravent la libre circulation.

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6. Apport du Djimbilisme : Une Feuille de Route Endogène pour Réinventer le COMESA

Le Djimbilisme, doctrine africaine d’intégration pragmatique et endogène, propose une approche innovante pour transformer le COMESA en un véritable moteur de prospérité régionale.

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A. Axes Stratégiques Djimbilistes

🔵 Axe 1 — Intégration Endogène

Mettre la population, les entreprises locales et la production régionale au cœur de la transformation.

🔵 Axe 2 — Réduction Radicales des BNT

Création d’un Système Numérique Douanier Unifié COMESA 4.0 basé sur blockchain.

🔵 Axe 3 — Gouvernance Intelligente

Renforcer les institutions régionales avec un système de contrats de performances étatiques.

🔵 Axe 4 — Harmonisation Accélérée

Un calendrier contraignant et synchronisé des politiques commerciales, monétaires et fiscales.

🔵 Axe 5 — Infrastructures Intégrées

Prioriser les corridors économiques stratégiques (logistique, énergie, numérique).

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B. Méthodologies de Construction Djimbilistes

1. Approche 40-30-20-10

Un modèle de développement graduel :

• 40% : Industrialisation locale

• 30% : Transformation agricole

• 20% : Logistique & infrastructures

• 10% : Services numériques et fintech

2. Modèle du « Nœud Régional »

Chaque pays devient un pôle de spécialisation productive, interconnecté :

• Kenya → Technologie & logistique

• Égypte → Industrie lourde

• RDC → Énergie & minerais stratégiques

• Éthiopie → Textile & agro-industrie

• Maurice → Services financiers régionaux

3. « Corridorisation » du commerce

Création de corridors sécurisés, rapides et numériques :

• couloirs verts (green lanes)

• tracking GPS

• certification numérique

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7. Plan de Financement Djimbiliste pour Transformer le COMESA

💰 Objectif financier global (2025–2050)

120 milliards USD pour l’intégration régionale profonde.

Sources de financement

1. Financement Endogène (40%)

• Taxe régionale COMESA sur importations extra-africaines (0,5%)

• Fonds souverains nationaux

• Obligations d’intégration régionales (« COMESA Integration Bonds »)

2. Partenariat Public-Privé (35%)

Infrastructure logistique, énergie renouvelable, parcs industriels.

3. Banque Djimbiliste de Développement (BDD) (15%)

Nouvelle institution proposée.

4. Coopération stratégique hors aide (10%)

Accords de co-investissement avec Chine, UE, Golfe, BRICS+.

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8. Feuille de Route Djimbiliste 2025–2050 : L’Intégration Réinventée

Phase 1 (2025–2030) — Stabilisation & Harmonisation

• Suppression de 80% des BNT

• Digitalisation douanière

• Contrats de performance étatiques

• Fonds COMESA de Stabilisation (FCS)

Phase 2 (2030–2040) — Industrialisation & Corridors

• Construction de 12 corridors régionaux

• Création de 7 zones industrielles régionales

• Chaînes de valeur textiles, minières et agro-alimentaires

Phase 3 (2040–2050) — Union Économique Consolidée

• TEC harmonisé

• Libre circulation totale

• Développement de la monnaie régionale numérique

• Union Économique de l’Afrique Orientale et Australe

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Conclusion : Le COMESA peut devenir un moteur économique continental

L’organisation dispose d’atouts immenses, mais reste inefficace sans une réorientation profonde.

Le Djimbilisme apporte une voie réaliste, endogène et ambitieuse pour réaliser le marché commun, créer la prospérité et libérer le potentiel collectif de l’Afrique orientale et australe.

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