Au-Delà des Modèles Importés : Djimbilisme, Socialisme Africain et



Au-Delà des Modèles Importés : Djimbilisme, Socialisme Africain et Panafricanisme en Confrontation

L'Afrique est à la croisée des chemins, cherchant une idéologie capable de catalyser sa renaissance. Le Djimbilisme, proposé par Victor Djimbila Kazadi, s'inscrit dans la lignée du Socialisme Africain (Julius Nyerere, Léopold Sédar Senghor) et du Panafricanisme (Kwame Nkrumah), tout en proposant une rupture radicale, notamment par son accent sur la réingénierie institutionnelle et technologique.

Ce blog académique compare les concepts clés de ces trois doctrines majeures de la pensée politique africaine. [Image d'un diagramme de Venn comparant les concepts de base du Djimbilisme, du Socialisme Africain et du Panafricanisme]

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I. Le Cœur de la Comparaison : Buts Communs et Différences Fondamentales

Toutes ces idéologies partagent un but essentiel : l'émancipation totale de l'Afrique et l'établissement de la dignité du peuple noir. Cependant, elles diffèrent radicalement dans les moyens et les outils proposés pour atteindre cet objectif.

Caractéristique Clé Panafricanisme (Nkrumah) Socialisme Africain (Nyerere/Senghor) Djimbilisme (Djimbila Kazadi)

Concept d’Autonomie Unité Politique : Atteindre l'autonomie par la création des États-Unis d'Afrique (fédéralisme politique). Autonomie Culturelle et Sociale : Autonomie basée sur l'identité africaine (l'Ujamaa) et la justice distributive. Autonomie Institutionnelle et Technologique : Indépendance totale vis-à-vis des modèles/aides extérieures par la réingénierie interne.

Outil de Changement Unité Politique Continentale et décolonisation complète. Mobilisation Communautaire (Ujamaa) et adaptation du marxisme à la solidarité africaine. Réingénierie Institutionnelle (refonte de l'État) et intégration massive des Technologies Mobiles.

Rapport aux Modèles Importés Reprise critique de la forme étatique occidentale, mais avec un objectif de fusion panafricaine. Adaptation critique du socialisme/marxisme (ex: Senghor et l'Humanisme Socialiste). Rupture Totale et Endogène : Rejet des idéologies, des aides conditionnées et des institutions coloniales héritées.

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II. Le Concept d'Autonomie : De la Fédéralisation à la Souveraineté Institutionnelle

1. L'Autonomie Politique (Panafricanisme – Kwame Nkrumah)

• Idée Clé : L'autonomie n'est possible qu'au travers de l'unité politique. Les États africains, individuellement faibles, doivent fusionner pour former une entité forte, capable de négocier d'égal à égal avec les grandes puissances.

• Exemple Pratique : La tentative de créer une Union Africaine Fédérale avec une armée, un gouvernement et une monnaie uniques.

• Limitation : Le modèle d'État-nation est largement conservé, même si l'objectif est d'en changer l'échelle.

2. L'Autonomie Culturelle et Sociale (Socialisme Africain – Julius Nyerere)

• Idée Clé : L'autonomie doit être ancrée dans les traditions sociales africaines, notamment l'esprit communautaire et la solidarité. L'économie doit être socialiste pour garantir l'égalité.

• Exemple Pratique : L'Ujamaa en Tanzanie, un modèle de village collectiviste où la terre et le travail sont partagés, cherchant à rejeter l'individualisme capitaliste hérité.

• Limitation : Inspiration théorique encore liée au socialisme/marxisme, et résultats pratiques mitigés en raison de l'inefficacité économique et de la bureaucratie.

3. L'Autonomie Institutionnelle (Djimbilisme – Victor Djimbila Kazadi)

• Idée Clé : L'autonomie passe par une souveraineté institutionnelle radicale. Il faut se libérer non seulement des influences extérieures, mais aussi des cadres juridiques et institutionnels inadaptés laissés par la colonisation.

• Exemple Pratique : Le rejet de l'aide conditionnée et le recours exclusif aux ressources endogènes (humaines, naturelles, technologiques) pour financer et concevoir l'État. L'État doit être réingénieré pour être efficace et transparent.

• Originalité : C'est une rupture totale avec les modèles théoriques exogènes, insistant sur la dignité par l'autonomie de conception.

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III. L'Outil du Changement : L'Accent sur la Réingénierie et la Technologie

C'est sur la question des moyens que le Djimbilisme se distingue le plus des idéologies précédentes.

Idéologie Vision du Système Institutionnel Rôle de la Technologie

Panafricanisme Réforme et unification des systèmes existants pour créer un État fédéral plus grand et plus puissant. Secondaire, la priorité est l'unité politique.

Socialisme Africain Socialisation des moyens de production, basé sur la communauté rurale (villages Ujamaa). Minimal, le modèle privilégie la tradition agraire.

Djimbilisme Réingénierie radicale : Démantèlement et reconstruction de l'État pour garantir la transparence et l'efficacité. Essentiel : L'utilisation des technologies numériques et mobiles pour bâtir un État moderne, agile et géré de manière ad-hoc.

La Réingénierie Institutionnelle (Djimbilisme)

Pour Djimbila Kazadi, il est futile de simplement réformer des institutions conçues initialement pour l'exploitation coloniale ou inspirées de modèles occidentaux. Le Djimbilisme prône une refonte totale :

• Concept de l'État : Construire un État qui fonctionne comme une plateforme où l'efficacité et la transparence sont garanties par la technologie (ex: utilisation du mobile pour la gestion des données citoyennes, le vote, la fiscalité).

• Objectif de la Technologie : Les technologies mobiles (ubiquitaires en Afrique) ne sont pas de simples outils de communication, mais les piliers de la nouvelle architecture politique. Elles permettent de court-circuiter la bureaucratie, de lutter contre la corruption et d'assurer une meilleure reddition des comptes.

Exemple Pratique : La Fiscalité

• Socialisme Africain : Collectivisation et gestion étatique/communautaire des ressources.

• Djimbilisme : Mise en place d'un système fiscal entièrement géré par des plateformes numériques et mobiles, assurant une traçabilité totale des fonds et minimisant les intermédiaires humains pour éradiquer la corruption.

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Conclusion : Une Révolution de l'Exécution

Le Djimbilisme partage avec le Panafricanisme et le Socialisme Africain la noble ambition de libérer l'Afrique et de lui rendre sa dignité. Cependant, il s'en distingue par son approche pragmatique et technologique :

1. Rupture Idéologique : Il rejette l'adoption ou l'adaptation des théories exogènes (marxistes ou libérales).

2. Innovation Institutionnelle : Il insiste sur la nécessité de déconstruire et de reconstruire l'État à partir de zéro (réingénierie).

3. Outil du XXIᵉ Siècle : Il intègre l'innovation technologique comme condition sine qua non pour l'efficacité et la transparence.

Le Djimbilisme est ainsi une révolution de l'exécution, proposant une feuille de route claire et radicale pour transformer l'Afrique en un « paradis du 21ᵉ siècle », où l'autonomie n'est plus un simple idéal, mais une réalité institutionnelle et technologique.

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