⚖️ Propriété Intellectuelle en Afrique : La Révision de l'
⚖️ Propriété Intellectuelle en Afrique : La Révision de l'Accord de l'OAPI, un Impératif de Souveraineté Technologique
L'Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), régie par l'Accord de Bangui, est l'institution clé assurant la protection des Droits de Propriété Intellectuelle (DPI) dans ses États membres. Si cet accord a permis l'harmonisation régionale et la conformité aux normes internationales (comme l'Accord sur les ADPIC de l'OMC), une analyse critique révèle des lacunes structurelles et des déséquilibres qui, loin de servir le développement endogène, désavantagent les industries locales et les communautés détentrices de savoirs traditionnels.
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I. Lacunes Structurelles et Déséquilibres de l'Accord de Bangui
L'Accord de Bangui, en l'état, reflète un modèle universel peu adapté aux réalités africaines, créant des faiblesses inhérentes qui entravent l'émergence d'une économie du savoir locale :
A. Omission des Connaissances Traditionnelles et du Folklore : L'Exposition à la Biopiraterie
La lacune la plus significative est l'absence de protection spécifique et robuste pour les connaissances traditionnelles, les expressions culturelles et le folklore. L'Afrique possède un patrimoine immense (médecine, pratiques agricoles, art), mais l'accord ne prévoit pas de mécanismes adéquats pour :
• Reconnaissance et Protection : Protéger ces savoirs contre l'appropriation illicite.
• Répartition des Avantages : Garantir une compensation équitable aux communautés détentrices.
Cette omission expose le patrimoine africain à la biopiraterie et à la commercialisation sans consentement, privant les communautés de leurs droits et de potentiels revenus, un échec de justice économique majeur.
B. Accent Excessif sur les Modèles Classiques de DPI
L'Accord met un accent prépondérant sur les brevets, marques et dessins industriels, calqués sur les modèles occidentaux, au détriment d'autres formes de propriété intellectuelle plus pertinentes pour le développement local, comme l'innovation informelle et la valorisation des Indications Géographiques (IG), cruciales pour les produits agricoles et artisanaux africains.
C. Coûts Élevés et Barrière d'Accès
Les procédures d'enregistrement et de maintien des DPI sont souvent coûteuses et complexes pour les PME, les inventeurs locaux et les entrepreneurs. Cette barrière financière et juridique favorise les grandes entreprises multinationales, créant un déséquilibre flagrant dans l'accès à la protection et à la compétitivité.
D. Faible Capacité d'Application et Contrefaçon Persistante
Malgré le cadre juridique, la contrefaçon et le piratage persistent (médicaments, biens de consommation), sapant les efforts d'innovation et la compétitivité des industries locales. Les lacunes institutionnelles et le manque de ressources pour les organismes d'application de la loi entravent une répression efficace.
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II. Le Djimbilisme : Une Stratégie Endogène pour Transformer l'OAPI
Le Djimbilisme propose une piste de solutions endogènes pour transformer le système de l'OAPI en un véritable levier de souveraineté technologique, remplaçant la dépendance par la création de valeur locale.
A. Propositions Techniques : L'Intégration de la DPI au Développement
La feuille de route intégrée du Djimbilisme exige des modifications techniques majeures à l'Accord de Bangui :
Lacune de l'Accord (OAPI) Proposition Technique du Djimbilisme Stratégie d'Application Endogène
Omission des Savoirs Traditionnels Création d'un Titre Sui Generis Africain (TSGA) pour la protection des connaissances traditionnelles et expressions culturelles. Nécessite une preuve de Consentement Préalable Informé (CPI) et de Partage des Avantages (PA). Établissement d'une Base de Données Continentale des Savoirs Traditionnels Africains (BDCSTA), gérée par l'OAPI, pour faciliter la recherche d'antériorité et garantir la traçabilité.
Accent sur les Brevets Classiques Subventions et Exonérations de Frais de dépôt pour les PME, les jeunes inventeurs et les universités africaines. Promotion et facilitation des Indications Géographiques (IG) pour les produits agricoles et artisanaux. Mise en place de Brevets de Modèle d'Utilité Simplifiés avec des exigences d'examen réduites pour encourager l'innovation incrémentale locale.
Rigidité des Licences Obligatoires Assouplissement des conditions de mise en œuvre des Licences Obligatoires pour les produits essentiels (santé publique, sécurité alimentaire) en cas de crise ou de non-exploitation du brevet sur le territoire. Création d'un Fonds de Facilitation des Licences pour aider les entreprises locales à payer les redevances justes en cas d'activation de la licence obligatoire.
B. Plan de Financement et Projections d'Investissement
Le Djimbilisme propose de financer cette transition vers une DPI plus équitable par des mécanismes internes, réduisant la dépendance aux financements externes qui pourraient imposer des agendas contraires aux intérêts locaux.
Source de Financement Projections d’Investissement et Mécanismes Rôle de l'OAPI/ZLECAf
Recettes Propres (OAPI) Réaffectation des redevances d'enregistrement (principalement payées par des entités non-africaines) vers le financement des subventions aux innovateurs locaux et au renforcement des capacités. Création d'un Fonds d'Incentive à l'Innovation Locale (FIIL) alimenté par un pourcentage des frais de dépôt internationaux.
Partenariats Publics-Communautaires Création d'une Taxe Continentale de Solidarité sur les Transactions Internationales de DPI pour toute exploitation commerciale d'un brevet sans lien avec l'innovation africaine (faible pourcentage). Utilisation de cette taxe pour financer les programmes de recherche et développement (R&D) locaux et la protection des savoirs traditionnels.
Financement Cible R&D Investissement annuel visé de 0,5% du PIB continental dans la R&D locale, via des exonérations fiscales ciblées pour les entreprises qui réinvestissent leurs bénéfices dans l'innovation locale. Harmonisation des politiques fiscales pour les entreprises qui soutiennent l'innovation endogène.
C. Méthodologies de Construction et Gouvernance
La méthodologie de construction du Djimbilisme repose sur la coconstruction avec les communautés. Pour le TSGA, cela implique la consultation et le consentement des communautés détentrices avant toute inscription ou utilisation de leurs savoirs, garantissant un contrôle communautaire (gouvernance décentralisée des DPI).
• Renforcement des Capacités : Investir massivement dans la formation des juristes, des douaniers et des juges africains à la jurisprudence des DPI adaptée au contexte africain.
• Contrôle de la Biopiraterie : Mise en place d'un système de vérification de l'origine légale (Disclosure Requirement) pour toutes les demandes de brevets utilisant des ressources génétiques ou des connaissances traditionnelles.
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IV. Conclusion : Vers une OAPI au Service du Continent
L'Accord de Bangui est un cadre nécessaire, mais il doit être affiné pour devenir un outil de justice économique et de souveraineté technologique. Une révision future doit transformer les DPI d'un simple instrument de protection des monopoles étrangers en un levier de création de richesse et de savoirs locaux pour l'OAPI. En adoptant les stratégies endogènes proposées par le Djimbilisme, l'Afrique peut s'assurer que sa propriété intellectuelle est un atout, et non un fardeau, dans sa quête de développement.
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