⚖️ CNUCED en Afrique : Quand le Plaidoyer Rencontre les Murs de la
⚖️ CNUCED en Afrique : Quand le Plaidoyer Rencontre les Murs de la Réalité
L'Action de la CNUCED : Un Phare Consultatif Confronté aux Lacunes Structurelles Africaines
La Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED), établie en 1964, est un défenseur essentiel des intérêts des pays en développement, plaidant pour un commerce moteur de prospérité. Bien qu'elle soit un ardent allié de l'Afrique sur la scène commerciale mondiale, ses initiatives sur le continent, définies par des cadres programmatiques et des résolutions, sont confrontées à des lacunes structurelles et des défis récurrents qui limitent leur impact et leur durabilité à transformer les économies.
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I. Les Contraintes Inhérentes à l'Intervention CNUCED
Les critiques à l'égard de l'action de la CNUCED en Afrique se concentrent sur les limites de son rôle consultatif et les défis liés au financement et à l'application.
A. Financement Insuffisant et l'Impact Éphémère
Une critique majeure réside dans le financement insuffisant et imprévisible des programmes de la CNUCED.
• Ressources Limitées : Les ressources allouées par les États membres ne sont pas à la hauteur des ambitions de transformation.
• Durabilité Fragile : Ce déficit conduit à des projets de courte durée et à un impact éphémère. Les initiatives, bien intentionnées (formation, conseils techniques), peinent à ancrer durablement les réformes ou les capacités une fois le financement initial épuisé. L'effet de stop-and-go nuit à la crédibilité à long terme.
B. Le Défi de la Contextualisation et de l'Approche Générique
La CNUCED est parfois critiquée pour un risque d'« Approche Taille Unique », proposant des solutions génériques qui ne tiennent pas toujours pleinement compte des spécificités économiques, politiques et institutionnelles de chaque pays africain.
• Efficacité Réduite : Des programmes de facilitation du commerce, par exemple, peuvent avoir une efficacité réduite dans des pays aux niveaux de développement institutionnel disparates ou aux infrastructures totalement inadéquates. L'absence d'une contextualisation suffisamment fine réduit la pertinence des interventions.
C. La Limite du Rôle Consultatif
La CNUCED a un rôle consultatif et de renforcement des capacités ; elle ne peut imposer de politiques à des États souverains.
• Dépendance à la Volonté Politique : L'adoption effective de ses recommandations dépend entièrement de la volonté politique et des capacités administratives des gouvernements africains.
• Défi de la Mise en Œuvre : Des lacunes apparaissent lorsque les recommandations ne sont pas intégrées dans les stratégies nationales ou lorsque la capacité administrative (coordination entre ministères, ressources) à les mettre en œuvre est limitée.
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II. Les Effets Non Intentionnels de la Libéralisation et les Bénéficiaires Cachés
Les limites de l'intervention de la CNUCED sont souvent illustrées par la difficulté à résoudre des défis structurels complexes qui dépassent sa portée.
A. Échec à Transformer la Structure Économique
Malgré les efforts, l'Afrique reste fortement tributaire de l'exportation de quelques produits de base.
• Dépendance aux Matières Premières : Les initiatives de la CNUCED visant à renforcer les capacités de production de produits manufacturés n'ont pas réussi à inverser significativement cette tendance.
• Complexité Structurelle : Cet échec met en lumière la difficulté à surmonter des défis structurels profonds (faible industrialisation, accès limité au financement, manque d'infrastructures) qui nécessitent des investissements massifs et des politiques industrielles que seule l'appropriation nationale peut fournir.
B. Risques et Bénéfices Disproportionnés
Bien que la CNUCED milite pour l'équité, ses initiatives peuvent avoir des effets indirects ou non intentionnels :
1. Exposition des Industries Locales : Une libéralisation trop rapide des marchés, même conseillée dans le cadre des principes généraux de la CNUCED, expose les industries locales naissantes à une concurrence internationale féroce. La réduction des barrières tarifaires, sans mesures compensatoires robustes, peut entraîner la disparition d'entreprises locales.
2. Bénéfices Disproportionnés : Les politiques de facilitation du commerce profitent en pratique de manière disproportionnée aux grandes entreprises multinationales ou aux acteurs étrangers ("bénéficiaires cachés") mieux positionnés pour exploiter les nouvelles opportunités. Sans réglementations adéquates sur le contenu local, les bénéfices sont souvent rapatriés et les entreprises locales marginalisées.
3. Manque d'Intégration Régionale : Les initiatives se sont parfois concentrées sur l'accès aux marchés internationaux, perpétuant une dépendance extérieure, au détriment du renforcement des liens commerciaux et productifs intra-africains et de l'intégration des chaînes de valeur régionales, pourtant cruciale pour l'industrialisation.
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III. 💡 Le Djimbilisme : Vers une Stratégie d'Appropriation et de Durabilité
L'action de la CNUCED est essentielle, mais son plein potentiel en Afrique ne sera atteint que si elle est complétée par une stratégie endogène d'investissement et d'appropriation. Le Djimbilisme propose une Feuille de Route Intégrée et Endogène pour transformer les recommandations en prospérité tangible et durable.
A. Stratégies de Transformation (Feuille de Route Djimbilisme)
Le Djimbilisme s'appuie sur une rupture avec la dépendance pour maximiser l'impact des conseils consultatifs :
1. Augmentation du Financement Endogène : L'Afrique doit mettre en place des mécanismes de financement propres pour garantir la durabilité des projets. La dépendance aux donateurs doit être réduite par des contributions obligatoires et des taxes régionales dédiées au développement du commerce et des infrastructures.
2. Industrialisation Contextualisée : Transformer l'approche générique par une politique industrielle régionale agressive qui identifie et soutient des filières spécifiques (agro-industrie, transformation minérale) en fonction des avantages comparatifs de chaque sous-région.
3. Renforcement des Liens Régionaux : Cibler prioritairement les investissements sur le renforcement des chaînes de valeur intra-africaines (transport, énergie) pour faire de la Zone de Libre-Échange Continentale Africaine (ZLECAf) un succès.
4. Exiger la Volonté Politique et l'Appropriation : Les recommandations de la CNUCED doivent être alignées sur des stratégies nationales contraignantes et intégrées dans les plans de développement, avec des mécanismes de redevabilité forts.
B. Projections d'Investissement et Méthodologies de Construction (Approche Djimbilisme)
L'approche Djimbilisme propose une ingénierie financière et technique pour concrétiser ces stratégies :
Axe Stratégique Projection d'Investissement (Annuelle Est.) Méthodologie de Construction / Financement
Fonds de Développement Commercial Africain $5-8 milliards USD Alimenté par des Obligations de Développement Africaines (ODA) et une taxe sur les flux d'IDE (Investissements Directs Étrangers) pour garantir la durabilité des projets.
Pôles de Transformation Industrielle (PTI) $3 milliards USD Subventions ciblées pour les PME et industries locales qui investissent dans la valeur ajoutée (non pas pour la survie, mais pour la croissance). Méthode « contenu local obligatoire » (70%).
Infrastructure de Connectivité Transfrontalière $10 milliards USD PPP (Partenariats Public-Privé) régionaux avec garanties souveraines. Utilisation de l'ingénierie et des matériaux locaux pour maximiser les retombées économiques internes.
Méthodologies du Djimbilisme :
• Passer du Consultatif au Pragmatique : Utiliser les analyses de la CNUCED pour définir des projets d'investissement précis et financés de manière endogène.
• Encadrement des IDE : Mettre en place des réglementations d'IDE qui exigent un transfert de technologie et l'intégration dans les chaînes de valeur locales, évitant ainsi le rapatriement excessif des bénéfices.
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Conclusion : L'Échange Équitable par la Maîtrise Africaine
La CNUCED est un contre-poids crucial aux impératifs d'une libéralisation pure. Cependant, ses conseils ne peuvent se traduire en prospérité durable que si l'Afrique surmonte ses propres faiblesses d'application, de financement et d'appropriation. La vision Djimbiliste propose de combler ces lacunes structurelles en forgeant une stratégie endogène qui fait de la volonté politique, du financement autonome et de l'industrialisation contextualisée les moteurs de l'intégration et du développement durable.
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